| RÉPONSE: Sur la base de la validité scientifique des résultats de caractérisation, l’entreprise doit, conformément au règlement sur les exploitations agricoles (REA), procéder à la caractérisation des effluents d’élevage, et ce, pour tous les types d’effluents produits par l’entreprise.
Dans le cas que vous présentez, les fumiers liquides devraient être caractérisés conformément au protocole pour les lisiers de porc, et les fumiers solides devraient être caractérisés conformément au protocole pour les fumiers solides, ce dernier ayant été validé dans la production d’œufs de consommation. Les deux protocoles ont été publiés par le CRAAQ en 2008.
Concernant l'évaluation de la densité des fumiers solides, les méthodes de la chaudière, du laboratoire, ou même du chargeur frontal du tracteur n’ont pas été retenues en raison de l’erreur associée à la mesure d’une faible masse de fumier.
Lorsqu’on parle de densité des fumiers, on souhaite mesurer la masse volumique apparente (MVA), qui tient compte de la porosité du fumier. Cette masse volumique apparente est fortement influencée par les conditions de tassement du fumier. Donc, pour obtenir une mesure précise de la masse volumique apparente, il faut peser un volume suffisamment important de fumier qui se rapproche de celui d’un épandeur ou d’un équipement de transport (camion), de façon à bien représenter les conditions réelles de tassement du fumier lors de l’épandage ou du transport. À ce jour, la pesée de tels équipements ne peut se faire qu’à l’aide d’une balance à essieux (tapis) ou à camion (balance commerciale).
Par contre, nous devons préciser qu'il appartient à chaque agronome, de faire valoir un argumentaire qui tient compte du contexte propre à chaque situation. Par exemple, le bilan de phosphore de l'entreprise et le faible volume des fumiers solides pourraient-ils, à certains égards, permettre l'adaptation du protocole tel que vous proposez, à savoir, utiliser la référence CRAAQ-2007 pour évaluer la charge fertilisante des fumiers solides, et procéder à une caractérisation conforme au protocole pour les lisiers. Sur ce point, le Comité effluents d'élevage ne peut se substituer au jugement de l'agronome, ce dernier étant le mieux placé pour présenter tous les éléments permettant d'étoffer la dimension environnementale de ces recommandations.
Toutefois, nous devons vous informer que les membres du comité effluents d'élevage du CRAAQ sont préoccupés par la difficulté que semblent rencontrer certains conseillers face à la disponibilité de telles balances, et qu'une réflexion a présentement lieu à ce sujet. Des méthodes alternatives pour mesurer la densité des fumiers solides pourraient faire l’objet d’évaluation scientifique dans le cadre de projets à cet effet.
Comité de coordination effluents d’élevage |