RÉPONSE: Le Comité effluents d’élevage ne peut se substituer au jugement de l’agronome mandaté pour la caractérisation. Toutefois, voici quelques éléments qui pourront alimenter votre réflexion.
Lorsque l’on compare des résultats de caractérisation d’une année à l’autre, il est recommandé de comparer la charge fertilisante totale, qui est l’expression du volume annuel produit multiplié par la teneur de chacun des éléments fertilisants. Lorsque les valeurs (volume et teneur) sont prises séparément, l’analyse peut être biaisée. Par exemple, une année de grande précipitation, la teneur pourrait être plus faible, mais comme le volume est plus important, la charge fertilisante peut être comparable.
Quand vous dites que les valeurs obtenues la première année sont conformes, vous faites probablement allusion aux fourchettes de valeurs de la référence CRAAQ 2003 pour les bovins laitiers. Il faut comprendre que ces valeurs références datent de plusieurs années et que le poids des vaches et le niveau de production étaient très différents de la réalité d’aujourd’hui.
Avant de comparer les résultats de caractérisation, l’agronome doit préalablement procéder à la validation des activités de caractérisation à l’égard du protocole. Pour ce faire, il doit analyser trois éléments, à savoir, est-ce que le nombre d’échantillons, le nombre de prélèvements par échantillon, et la répartition des prélèvements (fréquence de prélèvement) sont conformes au protocole de caractérisation? Pour ce faire, la personne qui a procédé à l’échantillonnage devra avoir complété le carnet de caractérisation.
L’agronome doit aussi procéder à la validation du volume annuel produit par le cheptel. Comme le volume caractérisé n’est pas nécessairement équivalent au volume produit annuellement, il faut statuer sur le volume annuel produit au moyen de l’historique des registres d’épandage ou les hauteurs de fosse. Cette valeur sera utilisée dans le calcul de la charge fertilisante produite annuellement (volume multiplié par la teneur en azote, phosphore et potassium).
Lors de l’analyse des résultats, l’agronome doit se questionner sur les éléments entourant la conduite d’élevage qui pourraient expliquer une certaine variabilité. Cela peut se faire en collaboration avec les professionnels experts en la matière qui travaillent avec votre client.
L'agronome demeure au centre de la décision de procéder, ou non, à une année supplémentaire de caractérisation.
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